Le choix de la Commission départementale daménagement commercial (CDAC) du 17 novembre dernier et la volonté de la Municipalité de Metz, de confier la totalité de la programmation cinématographique de la Ville et de sa périphérie à un opérateur privé, en loccurrence Kinepolis, institue un MONOPOLE qui, à nos yeux, nest pas de nature à garantir le pluralisme et la créativité en matière de programmation cinématographique. Ce choix sera lourd de conséquences pour les salles de cinémas « à taille humaine» de Marly, dArs- sur- Moselle, de Pont-à- Mousson, qui avaient su par leur convivialité, leur programmation équilibrée et leur engagement militant, « fidéliser » un public de proximité. Il consacre la fin dans la Ville de Metz, de la grande tradition cinématographique du cinéma indépendant. Ce nest pas seulement un choix qui concerne le cinéma, loffre culturelle ou laménagement dune ville. Cest aussi un choix de société. Les missions « déducation à limage » et dACCES POUR TOUS à un cinéma de découverte et de recherche, à un cinéma dans toute sa puissance de créativité, dengagement et de poésie, relèvent des politiques publiques. Nous regrettons quelles soient de fait confiées à un gestionnaire privé qui na pas pour vocation de les assurer et qui napporte pas la moindre preuve de son expérience en la matière. Les associations et les institutions éducatives et culturelles qui se consacrent au cinéma sont ainsi placées dans la situation inédite et paradoxale de subordonner leur engagement, par nature désintéressé, aux stratégies dun opérateur dont ils ne partagent pas les valeurs. Ce nest pas faire un procès dintention à Kinepolis que de dire que sa logique est autre que culturelle, et que ses objectifs sont dabord de rentabilité économique . Lexistence dun contrat de partenariat entre la Ville de Metz et lopérateur devrait garantir une programmation exigeante et une forte animation culturelle et associative mais nous savons tous trop bien ce quil advient des exigences culturelles et qualitatives consenties au départ dans un «cahier des charges», quand les opérateurs privés se trouvent confrontés à celles de laudimat, des entrées, du chiffre daffaire et du retour sur investissement. Nous pouvions légitimement espérer que le Cinéma dArt et Essai au sens noble où nous le défendons, mériterait - au même titre que la Musique, la Danse, les Arts plastiques ou le Théâtre - un projet culturel ambitieux dans un lieu spécifiquement dédié, assumé et porté par la Ville de Metz, comme c'est le cas dans de nombreuses autres villes : Grenoble, Caen, Tours, Aix-en-Provence, Epinal ou encore plus près de nous Sarrebourg, Thionville. Cest bien en ce sens que le CNC (Centre National du Cinéma), chargé de défendre la création cinématographique et sa diffusion, sest opposé à ce projet. Pour toutes ces raisons, il est évident que si nous avions été étroitement associés, écoutés, et réellement reconnus comme de véritables partenaires dans lélaboration du projet, nous naurions pas défendu loption retenue. Associations signataires (par ordre alphabétique du nom des associations) :
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